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Volet 1 : La réhabilitation des canaux :

Ce volet a pour objectif principal de contribuer au maintien des pratiques, des savoirs et des savoir-faire tel que l’Inventaire national du patrimoine culturel immatériel l’exige en soutenant les communautés d’arrosants dans leurs diverses actions pour assurer le fonctionnement correct des canaux sans lequel il ne pourrait y avoir de pratiques vivantes.

Le fonctionnement d’un canal d’irrigation traditionnelle requiert :

• l’existence d’une prise d’eau,
• un parcours en état,
• un écoulement de l’eau sans obstacles et sans déverses d’eau involontaires.

Or l’existence des deux premiers paramètres est régulièrement remis en jeu dans les vallées de la Roya, de la Tinée, du Valdeblore et de la Vésubie fortement touchées par les extrêmes du changement climatique. Sécheresses et crues dilatent les sols et arrachent des pans entiers des versants traversés par les canaux. Dans les cas les plus favorables, les crues emportent les fondements de la prise située dans le lit de la rivière. Dans les cas moins favorables, après la crue, l’emplacement de la prise n’est plus utilisable car son niveau est plus haut que celui du nouveau parcours du cours d’eau. Ce fait est contraire au principe même du système gravitaire de l’irrigation traditionnelle qui implique que le point de départ du canal soit le point le plus haut.

L’érosion des sols, autre conséquence des extrêmes climatiques, est elle-aussi néfaste à plusieurs titres : détérioration des abords des canaux qui sont habituellement desservis par un sentier, obstructions du passage de l’eau en raison de coulées de boues ou encore la disparition de plusieurs mètres, voir de plusieurs centaines de mètres du canal par suite aux dérochements.

Le troisième paramètre est assuré par l’entretien régulier du canal. La nature étant par essence vivante, elle apporte même par temps plus cléments sa part de surprises : queue de renard (brin d’herbe qui pousse dans des tuyaux), racines d’arbres qui prennent possession du lit du canal, sable qui s’accumule, feuilles automnales et branches déposées par la Lombarde …… toutes ces petites merveilles de la nature qui ne peuvent être maitrisées que par un entretien régulier et le passage d’un bialier, celui qui murmure au creux des vagues des canaux.

Ce premier volet consiste donc à soutenir les communautés d’arrosants afin que le canal puisse :

• satisfaire à sa fonction première d’amener de l’eau soit pour irriguer, soit pour alimenter en eau certains quartiers ;
• servir de support aux campagnes de sensibilisation à l’eau, à l’environnement, au patrimoine et aux enjeux climatiques ;
• s’inscrire à nouveau comme outil dans les projets de résilience du territoire.

Volet 2 : Les canaux comme support pédagogique et culturel

Les élèves participants (école primaire, collège ou lycée) des vallées de la Roya, Tinée, Valdeblore ou Vésubie et du littoral choisissent ensembles avec les communautés d’arrosants participantes les thématiques par rapport aux enjeux de leur propre territoire et aux préoccupations locales spécifiques. Ce volet suppose deux phases : une première phase réflexive suivie par une phase de production. Les élèves et les communautés d’arrosants sont accompagnés dans ce volet par les tout acteur intéressé que ce soient des étudiants, des chercheurs, des collectivités publiques, des institutions ou tout autre acteur intéressé par ces problématiques.

Ce volet se décline en quatre phases : 

• Partenariat entre l'établissement scolaire et la communauté des arrosants ; 
• Découverte du canal (visite sur les lieux et rencontre avec les membres de la communauté) ;
• Travail de réflexions (ateliers, échanges, participation d'acteurs locaux) ;
• Production et installation suivie d'une inauguration. 

Historiens et chercheurs, toutes nationalités confondues, ont démontré à l’aide des archives, des experimentations, des fouilles et des observations, que les canaux d’irrigation traditionnelle ont rempli deux rôles primordiaux pour l'essor des civilisations :

• garantir les besoins primaires des communautés, à savoir l’alimentation, la sécurité et le travail puisque cet outil permet de maitriser l'environnement en façonnant le territoire mais aussi d'améliorer le rendement pour faire face aux contraintes climatiques et démographiques ;
• garantir les services éco-systémiques dont tant les êtres humains que le patrimoine naturel nécessitent pour bénéficier d’une qualité de vie digne.

La période actuelle rappelle étrangement celle du 16e ou encore celle de la fin du 19 ème siècle : changement climatique, manque de ressources, population en constante augmentation et contexte économique difficile avec la disparition de certaines activités humaines et l’arrivée de nouvelles qui restent encore à inventer. L’ère de la transition écologique est l’ère des nouvelles inventions, de la mise en place de nouveaux comportements et le questionnement de nouveaux paradigmes sociétaires et écologiques.

L'avancé en direct : 

Un des critères du patrimoine culturel immatériel est sa dimension vivante. Tous les acteurs de la Route des Canaux vous invitent à suivre l'évolution du chantier au fil des mois et des années. 

Pour l'édition 2024/2025, nous vous proposons de découvrir quatre canaux d'irrigaton, quatre communautés d'arrosants, quatre projet. À vos marques, partez ! 

Le canal des Vertiges à Isola (vallée de la Tinée) ;

Le canal de la Brigue à La Brigue (vallée de la Roya) ;

Le canal au nom mystérieux et controversé Neuf ou Pueï? à Saint Martin Vésubie (vallée de la Vésubie) ;

L e canal des Adrès à Belvédère (vallée de la Vésubie) :

 

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